Les maisons de la Renaissance à Brindas

par M. Paul Pelcé, Master 1 et 2 Histoire et Archéologie médiévales

La fin de la guerre de cent ans (1453) marque le début d’une période de paix et d’une conjoncture économique favorable. Les riches bourgeois lyonnais, commerçants, banquiers et magistrats, achètent des terres, des bois et des vignes qu’ils font fructifier. Puis, fin XVe, ils regroupent leurs terres pour former des domaines au centre desquels ils se réfugient pour fuir l’air vicié de la ville et la peste. A partir du premier logement, simple pied à terre, ils font bâtir de riches demeures dès les années 1470, mais surtout au XVIe, qu’ils ne cessent de reconstruire au goût du jour[1].

Ces maisons des Champs lyonnais sont appelées aussi « maisons de plaisir » ; on parlerait aujourd’hui de résidences secondaires.

Elles se distinguent des masures paysannes par l’élévation d’un ou deux étages, souvent d’un escalier à vis logé dans une tourelle et d’une galerie qui dessert les pièces des étages, mais aussi du lieu où l’on peut admirer la nature. La présence d’une tour ou de tourelles d’angle signifient que le propriétaire est noble.

Ces maisons sont nombreuses dans les campagnes lyonnaises : La Grande Maison Valentin et le château Benevent à Vaugneray, La Barge à Grezieu-la-Varenne…

Deux maisons à Brindas datent de cette période.

Le château Montplaisir

Le château Montplaisir a été construit en 1526 par François de Saconay, chanoine de Saint-Jean. Il ne comptait alors qu’un étage et des combles. Une nouvelle chapelle est bâtie en 1860, et le château est surélevé d’un étage en 1880. Les bâtiments de ferme datent également de cette période. Le portail monumental que l’on voit aujourd’hui date de 1881.

Château de Montplaisir
Château de Montplaisir – Portail monumental

La maison Grand’ Cour

La maison Grand’ Cour, proche du hameau de la Pillardière, présente les caractéristiques des maisons des champs : une tour qui dépasse des toits, des baies à meneaux typique du XVIe. L’étude de l’histoire de la maison de la Pillardière fait l’hypothèse que Grand’ Cour est devenue une seigneurie.

Maison Grand Cour – Façade est
Maison Grand Cour – Façade intérieure


[1] Lavigne-Louis Mariannick, Les maisons des Champs des lyonnais de la renaissance, granges ou palais, Lyon, 1993