Deux maisons très anciennes passées au crible par Paul Pelcé
Passionné d’archéologie, Paul Pelcé étudie l’histoire de deux maisons construites à Brindas avant le XVIIè siècle.
Non content d’avoir en poche un master 2 en histoire et archéologie comparée des sociétés médiévales des mondes chrétiens et musulmans, Paul Pelcé poursuit des études le menant à la thèse. Ce passionné. d’archéologie, âgé de plus de 70 printemps, est un visage familier des Brindasiens qui ont pu le croiser au cours de ses fouilles. « Je suis autorisé par l’État à étudier deux maisons fortes de Brindas : celles du Bouleau et de la Pillardière.
Ce sont les résidences de la petite aristocratie. Elles apparaissent à la fin du XIIe siècle jusqu’au début du XVIe. Leurs propriétaires appartiennent à la noblesse », précise-t-il.
En Rhône-Alpes, on en dénombre en moyenne trois par commune et elles sont situées le plus souvent au milieu des champs. Le modèle architectural est celui d’une « maison tour » qui comprend la cuisine au rez-de-chaussée et des bâtiments disposés autour d’une cour. La maison forte est toujours associée à une exploitation agricole. Il y a généralement des éléments défensifs (meurtrières, archères).
Incertitudes sur la datation
« Mes recherches m’ont permis d’établir un certain nombre de faits archéologiques qui vont parfois à l’encontre des épisodes historiques relatés dans certains documents », affirme-t-il. La datation au carbone 14 faite par le centre de datation par le radiocarbone de Villeurbanne a ainsi permis à Paul Pelcé de mettre au jour certaines contradictions. Des fragments de bois, prélevés sur trois poutres provenant de la tourelle de la maison forte du Bouleau, indiquent une datation entre le milieu du XVe et le premier tiers du XVIIe siècle. Or, il n’y avait plus de construction de maisons fortes à cette époque.
« Il est probable que celle dite du Bouleau, qui n’a pas les caractéristiques d’une maison forte parce que située en bord de route et sans aucun bâtiment agricole existant autour, ait été construite à une période antérieure en dépit de la date de 1666 qui figurait sur le linteau du portail d’entrée. Elle devait plutôt servir de relais routier et d’auberge, ce qui permettait aux voyageurs de changer de cheval. Pour les relevés archéologiques des murs sur ce site du Bouleau, Pauline Guilpain, étudiante en master à Lyon 3 et résidente de Brindas, m’a apporté son aide précieuse », précise Paul Pelcé.